Dès avril dernier, la filière cidricole appelait d’urgence à la mise en place d’un plan de soutien efficace pour faire face à la baisse de consommation du cidre produit à 90% en Bretagne et en Normandie. Une des solutions retenues serait de méthaniser la boisson et les pommes en surplus, en partie au bénéfice de la mobilité vertueuse.
Mauvaise récolte en 2018, pas mieux en 2019 à cause du gel, mais une année 2020 qui aurait pu permettre aux producteurs de se refaire. Seulement voilà : la crise sanitaire du Covid-19 est passée par là. Les ventes de cidre, à consommer de préférence dans l’année, se sont effondrées. Déjà qu’elles sont en recul dans les départements bretons et normands où les nouvelles générations préfèrent la bière aux bulles de pommes.
Fin avril dernier, l’Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid) évaluait à 200.000 hectolitres de cidre, et 100.000 tonnes de pommes dédiées à cette production, les volumes à retirer du marché. Elle réclamait un plan de secours doté d’une enveloppe de 22 millions d’euros, se traduisant par une aide de 60 euros par hectolitre de cidre et 100 euros par tonne de pommes à recycler, dont une partie importante pour faire rouler des véhicules après méthanisation de ces produits. Moins généreux (5 millions d’euros), le soutien de l’Etat validé lundi 29 juin dernier devrait tout de même permettre de couvrir le prix des pommes et de la main d’œuvre.
La méthanisation pour solution
L’excédent de cidre devrait être transformé par méthanisation avec l’objectif de produire de l’électricité verte et du carburant propre. La pomme est déjà présente, en petite mesure, dans le bioGNV. Qu’on se souvienne, par exemple, de la campagne GRDF de l’automne 2018, où des bus de la RATP circulaient avec ce message : « Ce bus roule aux trognons de pommes ». Le distributeur français de gaz naturel avait déjà fait en 2014 une promotion anecdotique de cette exploitation du fruit dans une vidéo d’un peu plus de 3 minutes.Plus concrètement, le GAEC de Liffré (35), producteur de biométhane depuis 2015, emploie, entre autres, du marc de pomme pour cette activité. Egalement en Bretagne, près de Brest (29), le GAEC de l’Avel de Milizac exploite aussi cette source disponible à proximité des cidreries locales. Deux exemples parmi d’autres. Il est encore trop tôt pour connaître le sort qui sera réservé par la filière cidricole aux excédents à revaloriser. Le premier défi est de trouver des unités de méthanisation localement disponibles pour traiter ces volumes conséquents. Il serait intéressant que l’Unicid communique ensuite ouvertement sur l’utilisation du produit obtenu dans la mobilité.
July 04, 2020 at 02:45PM
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Un parfum de pomme dans le GNV français ? - Gaz-Mobilite.fr
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